Mulhouse-Aviron Indoor

L'aviron indoor : le plaisir de ramer en salle sur un ergomètre aviron

Pratique indoor compétitive

Pratique proposée au club Mulhouse-Aviron :

Sur des créneaux club en accès libre vous pouvez venir pratiquer l'aviron indoor sur un ergomètre concept 2 RowErg ou RowErg Tall

Généralement les conditions des championnats nationaux indoor sont les suivantes :

Cette pratique à l'ergomètre aviron est animée par de multiples activités :

Salle d'entraînement à l'aviron indoor

Constance et ténacité : des atouts pour gagner ! 

Interview d'Aurélia Gerber, rameuse et trésorière de Mulhouse-Aviron,  par David Beglet

Aurélia GERBER a débuté la pratique de l’aviron il y a plus de 5 ans à l’âge de 45 ans. Au final, elle avoue que tout est allé très vite. Passionnée de sports nautiques depuis son adolescence (voile, planche à voile, kayak), Aurélia a découvert l’aviron au hasard d’une balade à vélo sur les bords du canal. D’emblée, elle a su que c’est là qu’elle devait être, qu’elle voulait être ! N’ayant aucune idée sur la pratique de ce sport, elle s’y est initiée progressivement lors des sorties en bateau le Week-end. Elle a très vite accroché et a intégré une équipe de rameuses afin de préparer des compétitions en 4.

Elle a eu envie de faire pleinement partie de cette équipe, de donner le meilleur d’elle-même. Cette équipe n’a pas perduré. L’arrivée au RCM de Jean-Pierre TALAMONA a permis d’intensifier les entraînements et de multiplier les sorties. L’idée de compétition s’est finalement imposée à elle : au rythme de 2 sorties par semaine et finalement de sorties quotidiennes, d’entraînements très ciblés (cardio, endurance), les résultats ont fini par payer et les titres à s’accumuler. Aurélia revient sur sa pratique de l’aviron, ses entraînements et sur les titres glanés. C’est une rameuse conquérante et déterminée qui se confie sans ambages.

David : Quels ont été tes principaux titres ?

Aurélia : « Le premier titre qui m’avait vraiment fait plaisir, c’était en aviron indoor. Nous avions participé aux championnats d’Alsace ; je crois que j’avais fait une 3eme place. Et là, j’étais déjà très étonnée d’être sur le podium. Je me rappelle aussi d’une course que j’avais faite l’été avant les championnats indoor : un double sur un World masters ; j’avais fait un double féminin, un 4 mixte …

C’était assez incroyable, de se retrouver d'emblée sur un bassin qui était aménagé pour les courses au niveau mondial. Il me semble que c’était à Copenhague. On était parti avec l’équipe du club, on a l’adrénaline au départ, avec la course à gérer… ; D’autant plus que les conditions météo n’étaient pas idéales. C’était un bassin très mouvementé avec du vent fort et des vagues puisqu’il était situé sur un lac en bord de mer. Pour une première course, c’était assez marquant. La veille à notre arrivée, on s’était entraînés pour faire ce que l’on appelle, des repérages du bassin.

Quand on arrive sur un nouveau bassin, la première chose à faire, ce sont effectivement les repérages ! On repère les lignes du départ, les lignes d’eau ! J’étais partie avec mon équipière en double scull, j’étais assise au 1. Donc, j’étais derrière la chef de nage. Il y avait des pontons fixes au milieu du bassin. Heureusement, on n’allait pas très vite et je me suis pris le ponton en plein milieu du dos à la veille de la course ! J’avais un bleu en plein milieu de la colonne vertébrale. J’étais contente de ne pas avoir pire, car au niveau de la colonne vertébrale, ça peut être très mauvais question blessures. Et voilà, c’était mon baptême, et depuis, je le sais, je fais attention et je me retourne, et surtout je suis prudente et je ne fais pas forcément confiance à un équipier qui est novice ou peu prudent. C’était ma première, mémorable, à Copenhague ; et puis il y a eu les championnats  d’Alsace indoor. Ensuite, j’ai embrayé sur d’autres courses. J’ai aussi gagné une course en skiff aux championnats du monde masters à Budapest en 2019. Je précise simplement que je n’avais pas vraiment fait d’entrainements spécifiques pour le skiff, j’avais essentiellement fait des entraînements pour le double avec Jean Pierre Talamona mais on a fini 3EMES alors que nous visions la première place. Tous les deux, nous avons ensuite gagné notre manche en skiff (individuel) alors qu’on ne s’était pas entraînés pour le skiff spécifiquement, ce n’était pas notre bateau phare. Puis, il y a eu les championnats de France indoor où j’ai fini vice-championne de France puis par la suite, vice-championne du monde. 

David : Comment as-tu préparé cette course ? En quoi consiste ton entraînement au quotidien pour ce genre de compétitions ?

Aurélia : « Ce qu’il faut souligner, c’est que je suis poids léger les courses que j’ai faites je les ai faites en toutes catégories. Pour les championnats indoor France et mondiaux, j’ai décidé de concourir dans la catégorie poids légers. Je faisais vraiment attention à ce que je mangeais, (compter les calories au quotidien), il ne s’agit pas de puiser dans les muscles et dans les réserves. C’est tout un équilibre. Il faut se donner un objectif de poids et surtout à la fin, j’ai surtout fait attention à la pesée : manger équilibré, des protéines suffisantes, fruits, légumes etc….

Pour l’entraînement, on travaille dans une première phase le muscle, la puissance sur des séries courtes. Plus on se rapproche de l’échéance, plus on accentue les entraînements de type cardio, où on panache l’endurance et la puissance. Quelques jours avant la compétition, on diminue l’entraînement afin d’être vraiment en forme lors de la course.

Aurélia Gerber Mulhouse-Aviron vice championne du monde

Championnats du monde

Aurélia Gerber Mulhouse-Aviron vice championne du monde

Aurélia Gerber Mulhouse Aviron vice championne de France

Championnats de France

Aurélia Gerber Mulhouse-Aviron vice championne de France

David : A quoi l’on pense quand on fait une course de cette ampleur ?

Aurélia : « Avant le départ, j’aime bien me jouer la course dans la tête. C’est vraiment une stratégie de course, aller jusqu’au bout, tenir jusqu’au bout. Moi, je m’amuse à compter les coups, je regarde les minutes, et puis souvent lors des courses, on voit les compteurs de ceux qui sont devant et ceux qui vous précèdent. On essaie de garder son cap, et quand bien même si on n’est pas devant, on essaie de gratter petit à petit. Chaque coup est important. C’est un peu comme la course automobile que j’avais un peu pratiquée par le passé. C’est vraiment « boring » tu dois garder le cap et pas dévier d’un iota parce qu’une seconde ou une fraction de seconde, c’est hyper important ! Tu gardes la longueur. Si tu vois que tu as du mal, tu te focalises sur la technique pour oublier que du point de vue physique, ça fait un peu mal. Si tu vois que tu perds ton souffle, tu penses à respirer, quitte à laisser un coup un peu libre. Mais, il faut vraiment rester très concentré. Quand on fait des rallyes ben, tu coupes les tournants, moi, je m’amusais à couper le tournant toujours au même endroit ! Je ne déviais pas, je gardais le cap boring ! Le même tour aussi efficace que possible, tu pousses l’efficience au maximum, puisque chaque chose qui dévie un petit peu, c’est de l’énergie perdue. Tu sais ce que tu peux faire car tu t’es entraîné pour. Donc, tu connais tes limites. Et puis, après, quand on arrive vers la fin, tu vois que ça tient ! Donc, tu essaies un peu plus mais pas trop car sinon, tu te brûles et donc, tu ne finis pas ta course. C’est vraiment de la gestion ! Sinon, j’ai toujours peur. J’ai toujours les boules avant une course. Je ne me sens pas bien.

David : Avant les courses, quelle stratégie adoptes tu ?

Aurélia : « Je ne suis pas bien ; comme beaucoup de rameurs et de rameuses je passe souvent aux toilettes. Physiquement, c’est marrant : ton corps se prépare, s’allège, se vide... Je sais que je ne suis pas bien. Je n’arrive pas à être bien et j’ai peur. Mais après, tu rentres dans un cycle, tu as l’échauffement. Tu sais ce qui vient, tu respires, tu te concentres. Puis, ça va tellement vite que c’est déjà fini !

David : Quels ont été tes sentiments à la fin de la course ?

Aurélia : « J’étais très contente. J’avoue que la première qui était devant moi, était vraiment trop loin ! Physiquement, elle était vraiment meilleure. Je ne peux pas dire que je regrette de ne pas avoir été première… Pas du tout… J’étais très très contente de ce que j’ai pu faire, d’avoir pu repousser mes limites. Mais c’est sûr ! Tu te dis « je veux toujours avoir plus ». Mais je sais que là, j’arrive vraiment à mes limites. Je le vois même durant les entraînements ; ce sont des fractions de seconde. Donc, vraiment très content et fière de pouvoir ramener un titre et de ne pas avoir fait ce travail pour rien. Physiquement, on est toujours content du travail que l’on fait. Et si on est récompensé, ça fait très plaisir ! Jamais, je n’aurais cru arriver jusque-là ! je suis contente de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant.

David : La crise sanitaire a-t-elle impacté ta préparation et dans quelles mesures ?

Aurélia : « Je dirais que oui puisque pour un long moment, on n’a pas pu aller sur l’eau. On s’est retrouvé en lock’down avec heureusement le prêt d’ergos par le club. On se retrouve à s’entraîner tout seul ; moi j’avais l’ergo dans la cave ! On s’entraîne seul dans sa cave ou dans son salon. On n’a plus le soutien de l’équipe, ce n’est plus aussi marrant ! on s’entraîne pour s’entraîner ; ça devient très…. Compliqué ! Il manque quelque chose. Et là, cela va être pareil ! On aura les compétitions en ligne pour l’année prochaine c’est du moins ce qu’ils ont annoncé ! Elles se tiendront online et non en présentiel. Cela ôte tout le charme d’une compétition où tu vois les supporters, la foule en liesse, les spots, la musique à fond ; ça en fait partie ! Quand tu es dans ce genre d’ambiance, finalement tu te laisses encore plus emporter dans ta course ! Là pour les courses à venir, je sais bien que tout va se jouer au mental puisque l’on va être connectés ! Heureusement, on voit les bateaux en ligne, ça c’est pas mal… Donc, tu vois où tu en es, tu vois les concurrents, ça aide quand même aussi !

Mais, ce n’est pas tout à fait la même chose qui te porte. Il manque une dimension, tu ne vas pas serrer la main du président de la Fédération Française d’Aviron, tu ne vas pas prendre de photos avec "Olena Buryak, la reine de l’ergo… "

David : Quels sont tes objectifs pour 2022 ?

Aurélia : Ce sera un 500 m et un 2000 m en indoor. Je ferai les championnats de France ainsi que les mondiaux si je suis sélectionnée. Comme dit, j’arrive vraiment à mes limites physiques et en termes de motivation aussi. Je ne vois pas les concurrents en présentiel, il faut que j’identifie mes concurrents, je crois même que j’ai changé de groupe en terme d’âge pour les masters. Evidemment, si je pouvais garder une première ou une 2eme place ou tout du moins un podium, ce serait bien !

J’ai eu un petit passage à vide, un petit souci de santé. L’an dernier, j’ai dû ralentir fortement les entraînements à un moment . Cela impacte aussi sur la qualité de l'entraînement de fond, les incertitudes auxquelles nous sommes confrontés ! J’aimerais vraiment retrouver les entraînements sur l’eau en bateau. Je pense que les masters auront lieu en septembre octobre. Mais pour l’heure, on ne sait pas encore où ils se tiendront. »

David Beglet " Aurélia Gerber est une rameuse qui a la gagne pour seule philosophie et l’envie d’y aller toujours plus fort, toujours plus loin ! Souhaitons lui que cette année 2022 qui s’ouvre, soit pleine de belles surprises et de nouveaux titres en perspective ! "