Déficients visuels

Pourquoi l'aviron est il parfaitement adapté aux personnes atteintes de déficience visuelle

  • L’aviron étant par nature un sport d’équipe, le matériel utilisé par des pratiquants atteints de déficience visuelle est le même que celui utilisé par les autres membres et ne nécessite aucune adaptation particulière.

  • Les bateaux d’aviron à deux, quatre ou huit places sont soit barrés soit équipés d’un cale pied permettant la gestion de la direction par le chef de nage, il n’y a donc pas de difficultés d’orientation sur un bassin d’aviron pour une personne mal voyante ou aveugle intégrée à un équipage.

  • Ce sport cyclique indoor ou de pleine nature peut être pratiqué sans contrainte particulière, il est par contre obligatoire de savoir nager pour ramer en bateau.

  • Participation aux régates nationales et internationales Para-Rowing en fonction des classifications.

L'entrainement individuel RowErg

Les records en individuel

Le travail en équipe

Le vestiaire

L'avis de David BEGLET, non voyant, qui pratique l'aviron depuis 2017.

Toute pratique sportive comprend une phase d’apprentissage plus ou moins longue selon la personne. Une personne non ou malvoyante qui intègre un club d’aviron, se doit avant tout de bien mémoriser l’espace dans lequel elle va évoluer :

  • Repérage des locaux,

  • Organisation de l’espace et des sens de circulation etc.

La phase d’initiation s’opère ensuite en deux temps bien distincts :

  • Deux ou trois séances préparatoires où la personne non ou malvoyante va se familiariser avec la technique du coup d’aviron tout d’abord en indoor (sur un ergomètre).

  • Deux ou trois séances en bateau avec un initiateur qualifié qui permettra à la personne atteinte de déficience visuelle de découvrir le bateau et de s’imprégner des fondamentaux techniques et du vocabulaire spécifique à l’aviron.

Au sortir de cette initiation, tout déficient visuel peut intégrer un bateau de 2 4 ou 8 places avec les autres membres du club. Les embarcations sont barrées ou équipées d’un cale-pied permettant la gestion de la direction par le chef de nage. Il n’y a donc pas de difficulté d’orientation sur un bassin d’aviron pour un pratiquant déficient visuel intégré à un équipage. Il aura engrangé durant son initiation tous les paramètres qui lui permettront de ramer en toute sécurité, d’y prendre du plaisir et de progresser.

L’aviron est avant tout, un sport de sensations, de ressenti et de coordination. Le pratiquant non ou malvoyant suit les ordres du chef de nage, est en capacité de ressentir le mouvement de glisse de l’embarcation et sera à l’écoute de toutes les indications qui l’aideront dans sa pratique de l’aviron au quotidien. Pour exemple, une personne voyante va regarder le mouvement des pelles de l’équipier placé devant lui. La personne non ou malvoyante va être à l’écoute du bruit caractéristique des pelles que l’on prépare avant de propulser le bateau.

Le barreur qui encadre la sortie en bateau, va pour tout un chacun, apporter à l’équipage les éléments techniques permettant la bonne marche de l’embarcation : bonnes postures permettant un coup d’aviron efficace, coordination dans la préparation des pelles, bon équilibre du bateau etc…La progression est ainsi régulière et constante.

Ce sport cyclique en indoor ou de pleine nature (aviron de mer ou de rivière), peut être pratiqué sans contraintes par les personnes non ou malvoyantes. Il est par contre obligatoire de savoir nager pour ramer en bateau.

La fréquentation d’un club d’aviron au rythme de 2à 3 fois par semaine (que ce soit en indoor ou lors des sorties en bateau), constitue une ouverture à l’autre (complémentarité de tous pour faire avancer le bateau, conseils des uns et des autres en terme de technique). L’échange qui s’opère tant sur le bateau que dans la salle de sport, apporte aux pratiquants déficients visuels, de l’assurance, de la confiance, un équilibre dans la vie de tous les jours. Le fait de progresser, de parfaire sa technique, d’envisager des sorties toujours plus longues, sont autant d’atouts qui lui permettront de se surpasser et d’envisager avec optimisme et détermination les épreuves que nous impose la vie tant professionnelle que personnelle.

La pratique de l’aviron permet cet équilibre. C’est une ouverture aux autres, une ouverture vers le monde ! La pratique de l’aviron ne se limite pas uniquement aux sorties quotidiennes ou hebdomadaires au sein du club ou à la pratique de l’aviron indoor. Un rameur régulier qu’il soit déficient visuel ou non, peut envisager en toute sérénité la participation à diverses randonnées tant en France que sur des bassins en Europe ou ailleurs : Vogalonga avec la traversée de la lagune de Venise, randonnées de 25 km et plus à Lyon, Bâle ou à la découverte de la Baie des Anges à Nice !

Le handicap ne constitue en aucun cas, un frein dans la pratique de l’aviron qu’elle soit de loisir ou en terme de compétition. Elle se veut avant tout libre en fonction des attentes des pratiquants et du bonheur procuré par celles –ci !